Stanisław Wyspiański

Découvrez avec nous la figure de proue du mouvement Jeune Pologne et l'un des artistes européens les plus prolifiques et les plus remarquables de son époque.

Auteur(s) : Kinga Dziedzia / Julien Hallier Publié le : 16/03/2022

Chers amis,

Nous vous invitons à Cracovie parcourir l’itinéraire du mouvement « Jeune Pologne » (Młoda Polska en polonais) et visiter le nouveau Musée Wyspiański, département du Musée National de Cracovie, inauguré fin décembre 2021 dans un ancien grenier à grains datant du XVIIIe siècle.

Né le 15 janvier 1869 à Cracovie, Stanisław Wyspiański était un artiste très polyvalent : peintre, dessinateur, poète, dramaturge, scénographe, designer et metteur en scène. Ses œuvres se caractérisent par un langage d'expression artistique innovant et unique.

Figure de proue du mouvement Jeune Pologne, Wyspiański est l’un des artistes européens les plus prolifiques et les plus remarquables de son époque. Il est particulièrement réputé pour les vitraux réalisés dans plusieurs bâtiments de Cracovie.

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Stanisław Wyspiański


Son lieu de naissance et de vie ont grandement influencé son œuvre. Ayant grandi à Cracovie, l'une des plus grandes villes d'Autriche-Hongrie à l'époque, il a reçu une éducation complète au Lycée Sainte-Anne (devenu ensuite le Lycée B. Nowodworski), à l'Ecole des Beaux-Arts de Cracovie et à l'Université Jagellonne. Grâce à son père, Franciszek, qui était sculpteur, il s'est familiarisé dès son plus jeune âge avec le milieu artistique de Cracovie, notamment avec Jan Matejko, qui est devenu son maître et son professeur. C'est grâce à Matejko que, avec son ami Józef Mehoffer, il a travaillé pendant ses études sur les polychromes de la Basilique Notre-Dame de Cracovie.

Cracovie était pour lui une source d'inspiration inépuisable et un lieu qui avait besoin d'être mis à jour. Il n'a donc pas eu peur d'interférer avec le tissu historique de la ville. Vous pourrez admirer ses polychromes et ses vitraux dans l'Eglise des Franciscains, ou bien les polychromes datant de la Renaissance qu'il a reconstruits dans l'Eglise de Sainte-Croix. Il a participé à la transformation de l'École des Beaux-Arts de Cracovie en une académie moderne. Lors des premières de ses pièces au Théâtre municipal de Cracovie (qui porte depuis le nom de J. Słowacki), on a pu constater qu'il était l'un des premiers à penser le théâtre comme un tout, de la co-création de textes et de la scénographie, en passant par les costumes et jusqu’aux accessoires et autres éléments présents sur la scène. La pièce « Wesele » (Noces), inspirée du mariage d’un ami poète et d’une paysanne, est l'une de ces œuvres de la littérature polonaise qui est constamment présente dans les répertoires des théâtres polonais et dont les phrases sonnent toujours comme des pensées d'or après plus de cent ans.

Son voyage à Paris en 1890 est devenu pour lui le moment d'indépendance vis-à-vis de l'influence directe de Matejko, mais il a toujours conservé les inspirations artistiques et idéologiques prises auprès du célèbre peintre polonais. Après quatre années passées à l'étranger, il revient à Cracovie et se lance immédiatement dans son travail.

Wyspiański a réalisé des portraits et des paysages, conçu des vitraux et des polychromies d'église, des meubles et des décorations d'intérieur, des graphismes pour des livres, des magazines d'art, des pancartes, ainsi que des décors et des costumes pour les drames qu'il a écrits. Il a également élaboré des plans de rénovation des monuments historiques et a même créé un projet de reconstruction du Château de Wawel. Il est le créateur du théâtre polonais moderne. Stanisław Wyspiański a considéré l'héritage du passé d'une manière personnelle et très sensible, mais pas sans critique.

Dans ses œuvres, nous pouvons observer de nombreuses références à des thèmes anciens, mais il s'intéressait également aux découvertes et inventions modernes - dans le vitrail de Dieu le Père dans l'Eglise des Franciscains, nous pouvons trouver une trace de fascination pour les rayons X, et les dessins des lampes pour la Maison de la Société médicale (Dom Towarzystwa Lekarskiego) ont été inspirés par une image microscopique d'un flocon de neige. Il était fasciné par l'influence mutuelle de divers domaines artistiques, et ses œuvres d'art accompagnaient souvent des œuvres poétiques ou dramatiques. Il a travaillé de manière très intensive et avec un grand engagement, toutes ses œuvres ont été créées en une douzaine d'années seulement.

Décédé à Cracovie le 28 novembre 1907, Stanisław Wyspiański repose dans la Crypte des Méritants dans l’Eglise sur le Rocher (Kościół na Skałce), dans le quartier de Kazimierz.

Le mouvement « Jeune Pologne » à Cracovie


Dans les années 1890-1918, la ville de Cracovie est passée d'un centre provincial à la capitale spirituelle et artistique du pays. Elle est devenue le berceau puis le centre du modernisme polonais. La « Jeune Pologne » (Młoda Polska), en tant qu'époque, était une protestation contre la standardisation et la technicisation de la vie sociale et des coutumes bourgeoises.

Les jeunes écrivains polonais se référaient à la tradition romantique, à la primauté des sentiments et des émotions sur la raison, et à la croyance en la position spéciale de l'artiste dans la société. Parmi les poètes travaillant à Cracovie figurent Kazimierz Przerwa-Tetmajer, Lucjan Rydel, Jerzy Żuławski et Stanisław Korab-Brzozowski. Le dramaturge le plus remarquable de la période de la Jeune Pologne était justement Stanisław Wyspiański, qui se référait à la tradition du romantisme, combinant le culte de l'art et l'implication dans les affaires nationales. Le théâtre, bien sûr, était une institution de mérite pour le développement de la vie culturelle de la ville.

Un rôle important a été joué par la Société des artistes polonais « Art » (Towarzystwo Artystow Polskich «Sztuka»), qui rassemblait les artistes les plus remarquables de la période de la Jeune Pologne, associés principalement à l'Académie des Beaux-Arts de Cracovie.

Au niveau de l'architecture de Cracovie propre à cette période, il convient de souligner qu'il s'agit de l'un des phénomènes les plus intéressants dans ce domaine en Pologne. Vers 1900, les formes éclectiques de l'historicisme s'opposent à une nouvelle tendance : l'Art nouveau. Les œuvres représentatives de cette période sont foison dans la ville : le Palais des Arts, la reconstruction du Vieux Théâtre de Cracovie, le bâtiment de la Caisse d'Epargne du District, la Chambre d'Industrie et de Commerce, le Musée Technique et Industriel, l'Eglise des Jésuites, etc.

Les lieux de rencontre des bohémiens de Cracovie étaient bien sûr les cafés. Le plus populaire était le café Paon. Après sa fermeture, les artistes se sont installés dans la pâtisserie Lvov, connue sous le nom de Jama Michalika, où est né le premier cabaret littéraire de Cracovie, Zielony Balonik (le Ballon vert).

L’itineraire du mouvement « Jeune Pologne » à Cracovie nous conduit sur les traces de cette époque extraordinaire, sans laquelle il est difficile d'imaginer Cracovie au tournant des XIXe et XXe siècles.

Le Musée Wyspiański


Le Musée National de Cracovie détient la plus grande et la plus précieuse collection d'œuvres de Wyspiański, notamment des peintures, des croquis, des dessins et des objets artisanaux réalisés d'après ses modèles. Cette magnifique collection de plus de 1 100 objets est complétée par des souvenirs personnels, la collection privée de livres de l'artiste et des archives - manuscrits et photographies. La majeure partie de l'héritage de l'artiste a été donnée ou achetée pour la collection peu après sa mort en novembre 1907.

Le musée Wyspiański est installé dans un ancien grenier à grains construit au XVIIIe siècle à l'extérieur des murs de la ville, sur le site de la plus grande et de la plus ancienne juridiction de Cracovie, appelée Garbary (ou Piasek). Au fil des ans, le bâtiment historique a rempli diverses fonctions, dont celles d'une usine, d'un magasin et du siège de l'Association des architectes de la République. Après 1945, il a été repris par le Musée National de Cracovie, devenant pendant de nombreuses années un entrepôt d'œuvres d'art, puis dans les années 2013-2021, le Centre de culture européenne « Europeum ».

Aujourd’hui, au rez-de-chaussée du Musée Wyspiański, vous pouvez voir les autoportraits de Wyspiański complétés par des images de sa famille la plus proche : sa femme et ses enfants, ainsi que des portraits de ses amis, mécènes et connaissances proches. Cette partie de l'exposition est complétée par des représentations des lieux où Stanisław Wyspiański a vécu et travaillé.

Le premier étage présente des œuvres de Stanisław Wyspiański traitant des trois thèmes les plus importants de son travail, d'où l'intitulé de ses sections : Éléments, Wawel - drame des rois et Apollon-Christ. Ce sont les éléments autour desquels s'est construite l'histoire d'un artiste qui, dans son œuvre, a traité de manière innovante les questions nationales et religieuses, s'est référé à la mémoire et à l'histoire et s'est inspiré de l'Antiquité et du Moyen Âge.

Au sous-sol du bâtiment, dans la salle « Księgi moje » (Mes Livres), la collection de livres de Wyspiański avec ses notes manuscrites est exposée, ainsi que les premières éditions de ses drames et des œuvres d'autres auteurs, dont il a créé les couvertures et les illustrations. Il est également possible d'utiliser un catalogue en ligne des œuvres de l'artiste. À côté, dans la deuxième salle intitulée « Métamorphoses », les spectateurs peuvent voir des œuvres théâtrales : des affiches des pièces de Wyspiański, des photographies sélectionnées et des fragments de films de ses mises en scène les plus célèbres et des adaptations d'œuvres littéraires.

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Soyez les bienvenus à Cracovie, l’ancienne capitale des Rois de Pologne. 

Source : Miejska Platforma Internetowa Magiczny Kraków

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